Ce blogue fournit un échantillon du type de réflexions qu'on peut trouver dans notre livre, «Relations amoureuses jetables ou durables?» Suivez ce lien pour en savoir davantage sur ce livre.
Je pense à cet ami du CEGEP. Il était drôle, intelligent, plaisir garanti à passer du temps avec lui, articulé et… petit. La partie était perdue pour lui dès le départ. Nos conversations « entre gars » tournaient autour de sa difficulté à aborder les filles à cause de sa taille. À ma connaissance, il n’a eu qu’une ou deux relations amoureuses, qui ont mal fini. Après quoi il a fermé le livre. Il est redevenu célibataire, il est revenu au point de départ.
Je pense à cet autre type, tout son contraire. Il se vantait de ne jamais sortir d’une discothèque sans une fille à son bras, avec qui il allait passer la nuit. Sa technique consistait à demander à une fille si elle était intéressée à coucher avec lui et sinon, demander à une autre, et ainsi de suite, jusqu’à ce qu’il trouve quelqu’un qui veuille. Il s’appuyait sur les probabilités, qui sont élevées dans une discothèque.
Pour certains, trouver le ou la partenaire qui nous convient est un exercice que beaucoup de gens abordent avec prudence, pour ne pas dire méfiance, car il est ici question d’ego et de sensibilité. Donc, pour la plupart des gens, ça signifie ramasser son courage et avoir le cœur solide en prévision des « rejets ». J’ai mis le mot rejet entre guillemets parce que le risque anticipé, pour plusieurs, est de subir des rejets dans cette aventure qu’est la recherche du partenaire. Ça leur semble un parcours périlleux où seuls les braves et les chanceux survivent sans être trop écorchés au passage.
As-tu remarqué combien il te semble naturel de considérer que ça ne peut pas aller avec n’importe qui et que, par conséquent, tu n’as aucun problème à signifier à quelqu’un que ça ne va pas et que tu n’iras pas plus loin avec cette personne ?
Cependant, quand la situation est inversée, alors là, les amis, on ne rit plus. Si tu es la personne qui désire et que ce n’est pas réciproque, la déprime n’est jamais loin ni la boîte de papiers mouchoirs.
Que dirais-tu d’aborder la chose comme un jeu ? Plus spécifiquement, je te propose de te regarder comme un côté de fermeture éclair, un côté de zipper. Trouver la bonne personne consiste alors à trouver l’autre côté du zipper. Il n’est pas important, au stade initial, de trouver le zipper de la même longueur, parce que l’évolution d’une relation a justement le pouvoir d’allonger le zipper. Par contre, il est important que le zipper s’ajuste bien et c’est là l’essence du travail de recherche. Considère que, pour l’autre personne, tu es aussi un côté de zipper et que tu peux ne pas convenir.
Dans cette optique, un peu comme avec ce type de la discothèque, tu enlèves beaucoup de signification à propos de toi si une rencontre ou une demande ne fonctionne pas : (je ne suis pas assez comme ci, je devrais maigrir, je ne suis pas assez chic, je manque de confiance en moi, etc.)
Remarque que je n’ai pas dit « si une rencontre ne s’avère pas à la hauteur de tes attentes » car si tu as des attentes, il est probable que tu seras déçu. Partir à la chasse aux papillons et à l’aventure, sans attente, dans un esprit curieux, ne te rend pas vulnérable et te place dans une position où tu as ton mot à dire dans ce qui arrivera, et d’être librement curieux, au lieu de te promener avec un collant sur le front sur lequel est écrit « choisissez-moi ! » — Avril 2018, révisé en novembre 2024