La confiance en soi

J’ai un ami qui se prépare à dépenser mucho dineros d’un animateur bien connu pour suivre un cours sur la question. Il manque de confiance en lui-même. Il est aussi du genre junkie des cours de développement personnel, cercles de rencontres, ateliers, etc. Il n’en a pas encore assez fait. Il lui manque toujours ce petit quelque chose.


Moi aussi j’ai beaucoup consommé de ce genre de cours et j’en mange encore. J’ai beaucoup lu. Certains cours ont fait une réelle différence pour moi, les mêmes cours ont moins fait pour d’autres. Il y a donc des saveurs qu’on aime, d’autres moins.


Dans toute cette confusion, selon moi certaines choses sont incontournables si on veut réussir sa vie:

1. S’engager à sa propre transformation.

2. Intégrer ses percées et les faire vivre.

3. Pratiquer ce qu’il faut mettre en pratique.

4. Écouter sa petite voix.

5. Être sa parole


1. S’engager à sa propre transformation

Vouloir transformer sa vie est une entreprise de résilience. Sans engagement, la bonne idée d’hier —faire des exercices d’étirement, marcher 5 fois par semaine, etc— devient ennuyeuse, plate, peu stimulante. S’ensuit un abandon hâtif et prévisible. L’exaltation du début se transforme en ennui total. La différence? L’engagement. Ce contrat que tu prends avec toi même que, peu importe, tu vas faire ce que tu avais dit que tu ferais. Juste pour que tu aies une bonne fois pour toutes confiance —en toi— que, quand tu donnes ta parole, tu la tiens.


2. Intégrer ses percées et les faire vivre

Dans ton chemin vers la transformation, tu vas avoir des victoires parfois spectaculaires, quand tu réalises par exemple que tu n’as jamais pris responsabilité pour ta vie et que tu penses que la vie t’en veut personnellement. Ce genre de réalisation, que j’appelle des percées, a le potentiel de changer ta vie. Saches toutefois que la percée d’hier devient l’ordinaire d’aujourd’hui. Si tu ne partages pas tes percées, si tu ne prends pas les moyens pour faire vivre l’effervescence de tes percées, (pour ma part j’écris ceci!) tu vas rapidement perdre tout le bénéfice de tes percées. Les percées vivent et perdurent quand on se partage avec les autres personnes de notre vie.


3. Pratiquer ce qu’il faut mettre en pratique

Mon défi actuel est de faire des exercices d’étirement, aussi longtemps qu’il le faut pour que ça devienne une habitude dont je ne peux plus me passer. Rien de moins. Le faire une fois ou deux ne donne rien. Mise à jour: depuis que j’ai écrit ce texte au printemps 2022, j’ai fait mes exercices tous les jours.


4. Écouter sa petite voix

Elle n’est pas facile celle-là parce que la différence entre la voix de mon ego et ma petite voix —celle du cœur, de l’âme, peu importe le nom que tu lui donnes — est subtile. La voix de mon ego devient de plus en plus facile à détecter: elle n’aime pas prendre de risques, foncer dans l’inconnu, faire des promesses, tenir ses engagements. Elle aime contrôler, dominer, imposer, traiter de façon paternaliste, etc. Elle est également la voix du conformisme, de la paresse et de la prudence. La voix de mon âme me souffle à l’oreille que ce serait une bonne chose que je fasse le contraire de la voix de mon ego. Quand j’entends la voix de mon âme qui contredit celle de mon ego, je sais que je suis sur la bonne voie et que j’ai intérêt à l’écouter, que ce soit confortable ou pas.


5. Être sa parole

Il y a les menteurs qu’on connaît, et le menteur que l’on est. Je deviens un menteur quand je n’honore pas ma parole. Quand je ne fais pas ce que je dis. Quand je me trouve des raisons, des excuses pour ne pas faire ce que j’ai dit que je ferais. Si je finis par ne plus avoir confiance en ma parole, comment puis-je avoir confiance en moi? Ma parole est tout ce qui me reste même quand on m’a enlevé ma dignité. Ma parole est mon essence. Si je ne suis pas ma parole, je deviens quelqu’un sur lequel on ne peut pas compter, à qui on ne peut faire confiance.


La confiance en soi dans tout ça?

Pour moi, le manque de confiance en soi est la résultante de trois éléments dont il faut se départir pour grandir: notre peur instinctive de se tromper et celle, par conséquent, de perdre la face, d’avoir l’air fou, et finalement la comparaison avec les autres.


Pour ma part, à chaque fois que j’écris quelque chose comme ce billet, mon ego me dit toujours “pour qui tu te prends?”. Ce n’est pas une pensée agréable et je dois me répéter que si ça fait une différence dans la vie d’une seule personne, ça vaut le coup. À chaque fois. Avec le temps toutefois, mon ego perd de la force et c’est agréable.


Je présume maintenant que je vais parfois me planter, que je vais être perçu comme prétentieux, etc. Je le présume et je l’assume. Je n’aurai jamais la certitude absolue que ce sera parfait, ou que quelqu’un ne me regardera pas de haut.


La comparaison est le moyen de te garder pour la vie dans un état végétatif parfait: en effet, pourquoi prendre des risques quand tu n’es pas prêt? Il me faudrait ce cours de plus, et celui-ci… Devenir un éternel étudiant, en attendant d’être dans un état de préparation adéquate. Un tuyau: les personnes qui réussissent n’attendent pas d’être prêtes: elles foncent et considèrent que les échecs sont les meilleurs enseignants.


Finalement, avoir confiance en soi augmente quand on pratique constamment de se détacher et de renoncer au regard des autres, surtout de son propre regard. C’est de faire la paix avec ce qui nous manque pour être parfait, et avec le fait qu’il nous manquera toujours quelque chose pour être parfait. C’est d’accepter et travailler à devenir en paix avec ce que nous ne pourrons pas réaliser.


Avoir confiance en soi relève de prendre 100 % responsabilité de ta vie. Avoir besoin de l’appréciation des autres est une déresponsabilisation. De plus, ça ne remplit jamais complètement ton réservoir, quand tu en as besoin et selon la quantité dont tu as besoin. C’est une recette garantie pour l’échec.


Les gens confiants en affaires le sont parce qu’ils ne se laissent pas arrêter par l’échec. Les gens confiants dans leur vie sociale le sont parce qu’ils ne se laissent pas arrêter par le rejet. Les gens confiants dans leurs relations le sont parce qu’ils ne se laissent pas arrêter par la perspective d’être blessés: ils n’ont pas peur d’être vulnérables. Devenir confortable avec les expériences négatives amène les plus grands bénéfices. Être inarrêtable dans la perspective de connaître des échecs te permet d’agir sans peur, de t’engager sans jugement et d’aimer sans condition.

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